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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 21:11

De retour en Indonésie, neuf ans après un premier voyage sur l'île de Sumatra. Cet île où j'avais découvert les orangs-outans ou encore les paysages de rizières du côté de Bukittinggi...Cette fois, changement d'île avec un début de périple à Sulawesi, en plein coeur du pays Toraja avec ses paysages d'une extrême beauté et ses cérémonies funéraires qui vous ramènent dans une autre époque. Avant de rejoindre l'île de Java, terre de rizières en terrasses et de volcans, dont l'émouvant Kawah Ijen avec ses porteurs de soufre.

 

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Lundi 7 mai 2012 : Le grand départ

 

Départ de Paris en fin de matinée avec Qatar Airways pour rejoindre Kuala Lumpur, avec escale à Doha. Très bon choix que cette compagnie : tarif attractif, courte escale, fiabilité des horaires, repas corrects et films en Français. Le voyage s'est parfaitement déroulé.

 

Mardi 8 mai 2012 : Détente à Kuala Lumpur

 

Arrivée en début de matinée à Kuala Lumpur où les formalités sont rapides, tout comme la récupération des bagages. Je trouve aussi facilement le train qui me mène en sept minutes à la station où doit me récupérer le patron de la maison d'hôtes que j'avais réservé sur le net (Rumah Putih B&B). Je découvre une chambre plus que correcte et vais directement me réfugier à la piscine que je ne quitterai que pour aller manger. L'occasio pour moi de récupérer du voyage, du décalage horaire et de la chaleur particulièrement étouffante.

 

Mercredi 9 mai : Kuala-Macassar-Pays Toraja

 

Je quitte cette charmante maison d'hôtes, particulièrement calme malgré la proximité de l'aéroport international, après avoir piqué une dernière tête dans la piscine dont la température devait largement dépasser les 26 degrés. Le patron m'emmène à la station de train et cette fois, je prends un bus pour l'aéroport des compagnies aériennes low cost, le LCCT Airport à 20 minutes de route. Mon vol Air Asia à destination de Macassar part avec un léger retard et j'arrive à destination vers 18 h 15. J'obtiens le visa en quelques instants contre 25 dollars. Je récupère mon bagage, puis vais changer de l'argent : 1 euro = 11 800 rupiahs.

A l'extérieur, quelques taxis me hèlent, mais finalement, je trouve un bus qui se rend en ville pour 15 000 rp. Je lui demanderai de s'arrêter au terminal de bus car apparemment, il y a des bus de nuit en direction de Rantepao, ville principale du pays Toraja. A peine arrivé au terminal, on m'oriente vers une compagnie qui propose trois tarifs différents afin d'effectuer le parcours. Je prends le tarif le plus cher (150 000 rp) et bénéficierai un bus haut de gamme avec des fauteuils inclinables comme des couchettes et avec beaucoup d'espace. Et comme je dispose de deux places rien que pour moi, les huit de trajet de nuit se passeront vraiment bien. Plusieurs haltes permettant en cours de route de se nourrir, d'acheter des boissons ou d'aller aux toilettes. 

Je suis le seul étranger dans le bus et quelques Indonésiens, parlant Anglais, m'aborderont afin de faire ma connaissance, tout en me posant les questions habituelles : Etes-vous marié, avez-vous des enfants, pourquoi voyagez-vous seul ? Questions qui peuvent parfois paraître indiscrètes, mais qui font tout simplement partie des coutumes ici.

 

Jeudi 10 mai : Premiers pas sur le sol Toraja

 

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Six heures du matin, arrivée à Rantepao où je choisis la guesthouse Wisma Maria 1. J'ai le droit à une chambre toute simple (avec salle de bain, TV et petit déjeuner) pour 60 000 rp. Le temps d'émerger et après une bonne douche, je vais manger des noddles dans le centre de cette petite ville (12 000 rp). Puis je me décide à organiser mon premier trek dans les environs par mes propres moyens. Je marche jusqu'au village de Tikala, vers le nord, dans l'espoir de trouver un bémo (ces minibus collectifs locaux) qui me ferait gagner quelques kilomètres. En fait, j'ai déjà dépassé le village de Tikala, la circulation se fait de plus en plus rare et voilà que la minuscule route se fait de plus en plus raide. Avec la chaleur humide, je ne vous raconte pas les suées. Finalement, je trouve mon chemin sans trop de difficultés.

Avec ma carte du secteur, je parviens à atteindre le village de Pana, avec l'aide aussi des locaux qui, même lorsqu'ils ne parlent pas l'Anglais, parviennent à m'indiquer les noms des villages sur ma route. Les premiers paysages de rizières en terrasse se présentent à moi. Des endroits splendides, qui me rappellent le Yunnan que j'ai visité quatre mois plus tôt. 

 

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Ca grimpe jusqu'au moment où j'arrive au village de Lokomata. En chemin, je ne peux m'empêcher les immenses maisons traditionnelles torajas. Des maisons à la taille impressionnante, coiffées d'un toit dont la forme est spectaculaire. Certains maisons ont été récemment aménagées, tandis que d'autres semblent dater d'une éternité : le bois a vieilli, mais leur beauté est intacte. Des maisons comme celles là, on en voit qu'au pays Toraja.

 

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Je finis ma longue balade par un chemin plus facile en descente pour rejoindre Batutumonga et Lempo. En contrebas, les paysages de montagnes et de rizières sont à couper le souffle. J'espère maintenant trouver un bémo pour rejoindre Rantepao, mais je n'en croise pas. Finalement, une moto s'arrête à ma hauteur et un homme propose ses services pour me ramener de là où je viens pour 20 000 rp. Tant mieux car je me trouve à quasiment 20 km de la ville. Une route défoncée que je n'imaginerai pas emprunter seul à moto, et encore moins avec un vélo.

De retour à la ville, je vais dans un resto, le Rumah Makan Satria Desa où je commande du riz, une soupe, un petit morceau de poulet, deux beignets à la patate douce et un café pour une note un peu salée pour le pays (47 000 rp).  Avant de rejoindre internet (3 000 rp de l'heure, puis un tour sur le marché où j'achète des fruits de la passion à un prix dérisoire. 

 

Vendredi 11 mai : Première cérémonie funéraire

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Après une bonne nuit et un petit déjeuner léger, je file à l'office de tourisme local pour demander où je pourrai assister à une cérémonie funéraire. L'accueil est sympa et on me propose un guide, prétextant que tout seul j'aurai du mal à trouver l'endroit. Ce qui n'est pas faux et je m'en rendrai compte en fin de journée. En plus, le guide a l'air sympa et son Anglais est compréhensible, ce qui n'était pas gagné d'avance surtout quand on est Français. La journée avec la moto et le guide reviendra à 300 00 rp.

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On commence à prendre la route du sud en direction de Makalé, où se tient une cérémonie. Un endroit où je serai le seul touriste. Tout le monde est vêtu de noir, tandis que les plus jeunes portent la tenue traditionnelle. Les cochons arrivent par dizaines pour les sacrifices. Je suis très bien accueilli, on m'offre cafés et gâteaux. Une jeune femme, la fille du défunt va même m'inviter dans sa maison. En fait, je vais me retrouver installer face au cercueil du défunt, un professeur de 52 ans. Une situation plutôt embarrassante, surtout que mon guide n'est pas en ma compagnie. Finalement, je ne m'attarde pas trop dans la maison, je salue chaque membre de la famille présent en prétextant que je dois retrouver mon guide. En fait, ils croyaient que j'étais venu ici pas mes propres moyens.

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J'assisterai encore à quelques processions, puis nous repartirons à moto vers le nord, sur le route de Bori où se tient une cérémonie plus importante. Il y a en effet beaucoup de monde (des touristes aussi) et le lieu avec les grandes maisons Torajas se prête mieux à la cérémonie. Au moment même où j'arrive, un buffle va être sacrifié sous mes yeux. Il faut avoir le coeur bien accroché pour assister à cette tradition. Ames sensibles s'abstenir. Le cercueil est porté devant les participants et d'un coup, ça se met à chanter et à danser dans ce lieu hors du commun où trônent des cornes de buffles sur les façades des maisons. J'aperçois un homme avec une coiffe étrange, sûrement sortie pour la cérémonie. Un touriste me glissera qu'on se croirait presque dans un film à la Indiana Jones. C'est pas totalement faux.

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L'aventure se poursuit quelques mètres plus loin sur un grand terrain qui accueille, à l'occasion des funérailles, des combats de buffles. Spectacle garanti, cris dans la foule et frayeurs aussi quand les animaux foncent dans le public. Je n'en mène pas large et reste un peu à l'écart.

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Les premiers combats sont plutôt folkloriques puisque les animaux refusent la lutte et se sauvent à toute allure à travers les spectateurs, pour finalement se retrouver dans les rizières voisines. Sauf qu'à la fin, j'ai le droit à deux combats plus féroces, dont un durant lequel un animal est grièvement blessé. Un peu secoué, je préfère quitter les lieux.

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On traverse des paysages toujours aussi merveilleux avec une succession de maisons torajas, de rizières et de montagnes. On repart vers le sud, à Lémo cette fois (entrée 20000 rp) où se trouvent des tombes troglodytiques et des balcons comportant des personnages en bois. L'endroit est fascinant et j'imagine déjà comment les cérémonies doivent être prenantes ici. J'ai le temps de rêvasser car à cette heure bien avancée de la journée, il n'y a aucun touriste sur les lieux.

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Mon guide me ramène vers 18 h 15 à Rantepao après une journée très riche en découvertes. Le soir, repas au Rumah Makan Saruran, en plein coeur de la ville. Pour 30 000 rp, j'ai le droit à du riz, du poulet, une soupe, un jus de papaye et des souvenirs plein la tête.

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